Acrylique
La rose
Alors que je me vois si belle et si brillante,
Dans ce teint dont l’éclat fait naître tant de vœux,
L’excès de ma beauté moi-même me tourmente ;
Je languis pour moi-même, et brûle de mes feux,
Et je crains qu’aujourd’hui la Rose ne finisse
Par ce qui fit jadis commencer le Narcisse.
Germain Habert de Cerisy
La rose Flamande
C’est là que j’ai vu Rose Dassonville,
Ce mouvant miroir d’une rose au vent.
Quand ses doux printemps erraient par la ville,
Ils embaumaient l’air libre et triomphant.
Et chacun disait en perçant la foule :
« Quoi ! belle à ce point ?... Je veux voir
aussi... »
Et l’enfant passait comme l’eau qui coule
Sans se demander : « Qui voit-on ici ? »
Un souffle effeuilla Rose Dassonville.
Son logis cessa de fleurir la ville,
Et, triste aujourd’hui comme le voilà,
C’est là !
Marceline Desbordes-Valmore