Pastel d'après une peinture de Vincent Van Gogh
Pour la nouvelle communauté d'Églantine: « Prête-moi ta plume »
Je me souviens du temps des foins
Dans mon enfance, j’ai eu l’occasion d’aller aux champs faire les foins. Ça se faisait les dernières semaines de juillet, alors que le soleil est à son plus chaud. Nous embarquions dans une charrette tirée par un cheval. Rendus aux champs, sous la supervision de mon oncle, nous faisions des « vailloches » avec le foin déjà coupé. Ensuite, on prenait ces « vailloches » à la fourche pour les lancer dans la charrette.
Deux ou trois jeunes se tenaient sur le voyage pour fouler le foin, afin d’en mettre le plus possible dans la charrette. Il fallait avoir les membres bien recouverts parce que le foin sec grafigne les jambes des fouleurs.
Quand la charrette était juste assez remplie pour passer dans la porte de la grange, nous allions décharger. Dans la grange, c’était le même travail qui recommençait à l’envers. Toujours à la fourche, on lançait le foin sur le fenil (qu’on appelait « fanil » en québécois). Pendant que les grands travaillaient, les plus jeunes s’amusaient à faire des chemins dans le foin pour glisser du fenil jusqu’en bas.
Puis on retournait aux champs continuer le travail. Les bonnes journées on pouvait faire jusqu’à quatre voyages. Il fallait profiter du beau temps. Les étés où il y avait beaucoup de pluie, s’il faisait beau le dimanche, le curé donnait la permission de travailler ce jour-là.