mercredi 27 mai 2009

L'Absence


L’Absence

Un vague à l’âme persistant
La gorge qui se serre souvent
Ne plus entendre les longues conversations téléphoniques
Avoir la maison pour nos besoins uniques
Les quelques effets laissés
Souvenirs inutilisés
Nous rappellent à chaque instant
Le départ du dernier enfant

Une place à table qu’on essaie de combler chaque semaine
En y arrivant à peine
Une robe de chambre suspendue dans la penderie
Rappelle les beaux samedis d’été flânant sur la galerie
Les photos qu’on ne veut plus voir
Parce qu’elles renouvellent le désespoir
D’avoir perdu pour toujours
Ce qui était un grand amour

Les dimanches soir après le souper en famille
Le départ de mes garçons et de mes filles
Font que chaque lundi j’ai peine
À débuter la semaine
Un téléphone, un message sur le répondeur
Un courriel et me voilà de bonne humeur
(septembre 2007)

L’absence d’un enfant, d’un amour,
L’absence est la même…
Quand on a dit je t’aime un jour
Le silence est le même

Serge Reggiani

mercredi 20 mai 2009

Danaé aime les bulles


Danaé aime les bulles

Délicates petites bulles
Qui éclatez à peine formées
Grandes ou minuscules
Vous mystifiez Danaé

Nous n’existons vraiment que par ces petits êtres
Qui dans tout notre cœur s’établissent en maîtres
Qui prennent notre vie et ne s’en doutent pas
Et n’ont qu’à vivre heureux pour n’être point ingrats

Émile Augier

mercredi 13 mai 2009

Les jeunes aujourd'hui


Les jeunes aujourd’hui

Cet après-midi, nous sommes allés reconduire ma petite-fille de dix-sept ans à l’aéroport. Avec une vingtaine d’élèves de sa classe, Ingrid s’envolait sur les ailes d’Air France pour un voyage de dix jours en Tunisie.

Assise à une table, en regardant cette belle jeunesse pleine de vie et de fébrilité à l'approche du départ, je pensais : quelle différence avec mes dix-sept ans à moi ! Les voyages outremer, alors, n’étaient accessibles qu’aux riches. Dans mon village, seuls le dentiste et son épouse étaient allés en Europe et c’était tout un exploit. Quant à moi, je travaillais dans une manufacture avec pour seules vacances quelques jours dans la parenté à la campagne.

On dit qu’aujourd’hui la vie n’est pas facile pour les jeunes, qu’ils doivent se dépasser, que la compétition est féroce. Mais tout compte fait, je ne suis pas sûre que c’était mieux avant. De nos jours, les jeunes ont la possibilité de s’instruire, de voyager, ils ont leur iPod, leur téléphone cellulaire, leur ordinateur et plusieurs ont même leur propre voiture. Non, je ne suis pas sûre que c’était mieux avant.

mercredi 6 mai 2009

Je ne sais pas encore


Je ne sais pas encore

Je ne sais pas encore
Après tant d’années de yoga
Être à l’écoute de mon corps
Pour qu’il ne s’épuise pas

Je ne sais pas encore
Aller l’âme légère
Sans inquiétudes ni remords
Le lot de bien des mères

Je ne sais pas encore
Dire non aux importuns
Malgré bien des efforts
Suis sensible pour chacun

Je ne sais pas encore
Pourquoi quand arrive un malheur
Comme ironie du sort
Il est suivi de plusieurs

Je ne sais pas encore
À quoi rime la vie
Et pourquoi la mort
Et toutes ces maladies

Je ne sais pas encore
Bien des choses m’échappent
Mais je sais l’amour plus fort
Que tous ces aléas

mercredi 29 avril 2009

Le cheval


Le cheval

Que puis-je dire sur le cheval, alors que je n’ai jamais fait d’équitation et que je n’ai connu que des chevaux de trait ?

Et pourtant…

J’avais huit ans. Ma famille et moi étions en vacances à la ferme de mon oncle. Pour égayer les enfants, mes cousins entreprirent de nous faire faire de petites promenades sur le dos du cheval. Quand vint mon tour, bien installée sur la bête, mon frère plus jeune s’avisa de lui donner un coup de chapeau sur la queue. Le cheval partit en peur et je culbutai sur le sol. Par chance, malgré mes pleurs, je n’avais que des égratignures. Mais c’en était assez. Je n’ai plus pensé à recommencer.

mercredi 22 avril 2009

Festival Western


Festival Western

Depuis plusieurs années, durant dix jours, le petit village de Saint-Tite se transforme en véritable Far West, alors qu’il reçoit pour son Festival Western. Les chevaux sont à l’honneur : équitation, rodéos, démonstrations de toutes sortes. Il est également le siège du plus grand ralliement de danses country au Canada. Les amateurs de cette musique auront aussi droit à des spectacles avec des artistes reconnus dans ce domaine. Des terrains de camping sont aménagés pour les amateurs qui désirent rester quelques jours. Cette année, le Festival aura lieu du 11 au 20 septembre 2009.

Les chansons country sont généralement tristes et parlent d’amours déçues, d’amour filial, d’éloignement. En voici un exemple.

Ma vie est un long chemin sans fin
Et je n’sais pas très bien où je m’en vais
Je cherche dans les faubourgs et les villes
C’est dans l’espoir d’accomplir mon destin

Mille après mille je suis triste
Mille après mille je m’ennuie
Jour après jour sur la route
Tu n’peux pas savoir comme j’peux t’aimer

Chaque mille que je parcours me semble inutile
Je cherche toujours sans rien trouver
Je vois ton visage qui me hante
Je me demande pourquoi je t’ai quittée

Un jour quand mes voyages auront pris fin
Et qu’au fond de moi j’aurai trouvé
Cette paix dont je sentais le besoin
À ce moment, je pourrai m’arrêter

G. Joly

mercredi 15 avril 2009

Adieu Gilles


Adieu Gilles

Il s’est éteint ce Vendredi saint
Il aurait dit : « C’est un signe ! »
Il avait consacré sa vie au bien
Pour sauver ses frères de l’abîme

C’était un excellent communicateur
Ses homélies inspirées de l’Évangile
Adaptées aux problèmes de l’heure
Devenaient pour nous plus accessibles

Il nous entraînait dans ses questionnements
Sur l’inconnu, la vie et ses drames
Un jour, il a dit : « Pasteur protestant,
J’aurais pu prendre femme »

Après cinq années de souffrances
Il est parti vers l’au-delà
Avec au cœur l’espérance
Qu’il y a du vrai dans tout cela

L’image touchante de la mort ne s’offre pas à l’homme sage comme un objet d’effroi, ni a l’homme pieux comme un dernier terme. Elle ramène le premier à l’étude de la vie, et lui apprend à en profiter ; elle présente au second un avenir de bonheur, elle lui donne l’espérance au milieu de ses jours de tristesse. Pour l’un et pour l’autre, la mort devient la vie.

Goethe