lundi 28 avril 2008

Les oies blanches

(Peinture d'après la photo d'un cygne prise sur le blogue de Françoise Oleron) http://umeamarie.canalblog.com/


Les oies blanches

Je les ai vues ce matin,
De retour après six mois d’absence
Elles glissaient dans le ciel, mine de rien
Seuls leurs cris indiquaient leur présence.

Parties fin septembre pour des cieux plus cléments,
C’est dans le Grand-Nord qu’elles passeront l’été
Elles nous convient à un spectacle fascinant
En se restaurant dans les champs labourés.

Il y a quelque chose de magique
Dans cet instinct de départs et de retours
Pour les amants de la nature, les romantiques,
Les changements de saisons suivent leur cours.

dimanche 20 avril 2008

La page blanche


La page blanche

Une page blanche devant moi
Lignée par surcroît
Je devrais écrire quelque chose
En rime ou en prose
Mais les mots ne viennent pas

Raconter une histoire
Disserter sur l’aube ou le soir
Relater un fait divers
Mes années comme choriste, mes concerts
Mais les mots ne viennent pas

Parler de mes enfants
Des joies d’être grands-parents
Ressasser de vieux souvenirs
Histoire de faire rire
Mais les mots ne viennent pas

Mine de rien
Je sens que ça s’en vient
Je vais noircir cette page
D’écrits qui ne représentent aucune image
Car les mots ne viennent pas.

lundi 14 avril 2008

Le village de mon enfance


Le village de mon enfance

D’où suis-je ? Je suis de mon enfance. Je suis de mon enfance comme d’un pays.
Antoine de Saint-Exupéry

Dans les années 1950, j’habitais un petit village sur la rive nord de la rivière Des Prairies. Il ne comptait qu’une vingtaine de rues en plus du boulevard Lévesque. Celui-ci, bordé de gros arbres qui lui donnaient un air romantique comme dans les peintures de Marc-Aurèle Fortin, en était la rue principale.

Je fréquentais le couvent des sœurs de la Providence, une grosse bâtisse en pierres, avec un grand jardin à l’arrière qui donne sur la rivière. Le couvent fait face à l’église érigée en 1853 et elle aussi en pierres avec deux clochers. Son intérieur portait au recueillement. Notre curé et son vicaire habitaient le presbytère juste à côté.

Les garçons avaient leur école tenue par les frères Maristes. Les frères possédaient aussi le Collège Laval qui dispensait le cours secondaire. À l’arrière du collège : une immense cour qui était un havre de paix pour les promeneurs.

La plupart des hommes du village travaillaient au pénitencier sur la montée Saint-François. Le Club des Quatre-Tours, voisin du pénitencier était leur lieux de rencontre.

Nous avions six épiceries, trois barbiers, deux pharmacies, quelques petits restaurants et un terminus d’autobus. À cet endroit, le patron tenait un comptoir et sa bonhomie égayait l’attente des voyageurs.

La Caisse populaire comme c’est souvent le cas, avoisinait l’église. La Banque Canadienne Nationale était en face de l’Auberge des Écores surtout populaire pour son bar au sous-sol. Le bureau de poste, sur la rue du Collège était voisin de la quincaillerie.

La voie ferrée du Canadien pacifique passe au nord du village. La gare accueillait les voyageurs assez nombreux, car l’automobile n’était pas à la portée de tous.

À cette époque, le laitier et le boulanger vendaient leurs produits tous les jours de porte en porte.

J’habitais un beau village, la vie y était tranquille, les enfants avaient les rues et les vastes champs pour s’amuser. C’était un village vivant.

Aujourd’hui, j’habite toujours le même village qui a pris de l’expansion. Il fait maintenant partie de la grande ville de Laval. Les beaux arbres du boulevard ont été coupés pour élargir la route. Les supermarchés ont forcé la fermeture des petites épiceries. Tous les petits commerces ont déserté le village, tués par les centres commerciaux.

Le couvent est devenu une résidence pour personnes âgées et l’école des garçons un centre communautaire. Le collège est maintenant laïque et l’accès à la cour nous est interdit. Le village est devenu sans vie. Mais quand je me promène dans ses rues, j’ai la nostalgie des beaux endroits de mon enfance.

mercredi 9 avril 2008

L'apprentissage

(Ingrid à 4 ans)

L’apprentissage

Notre vie vaut ce qu’elle nous a coûté d’efforts.
François Mauriac

Ce matin, en faisant ma marche, j’ai croisé un autobus scolaire. Dans cet autobus, il y avait un petit garçon, le front collé sur la fenêtre qui regardait tristement défiler le paysage. Je me suis revue dans ma classe, au primaire, regardant par la fenêtre, la cour, les arbres, et rêvant de vacances. Bien loin de me soucier du nombre de pommes que Colette avait par rapport à Colin.

L’école c’est l’apprentissage de la vie. C’est là que l’on fait connaissance avec la méchanceté, qu’on apprend à obéir aux ordres, à être soucieux du devoir, à détester les lundis. Bien sûr, il y a de bons moments, comme plus tard dans la vie, d’ailleurs.

En tant qu’adulte, on a souvent tendance à oublier combien l’école peut être traumatisante pour un enfant.

mercredi 2 avril 2008

Beau printemps


Beau printemps

Beau printemps, quand reviendras-tu ?
La neige fond lentement, très lentement,
Cette neige noircie par la saleté de la rue,
Et le vent du nord si froid, toujours présent.

Je veux sentir la chaleur du soleil,
Me réveiller aux cris des corneilles,
Voir les bourgeons se gonfler et se fendre,
Qu’apparaisse ce beau feuillage tendre.

Regarder les moineaux faire leurs nids,
Entendre roucouler les tourterelles tristes,
En lisant bien installée sur la galerie,
Voir enfin de la gaieté sur nos mines sinistres.

Comme le disait si bien J.-L. Uhland :
« Vert des jeunes moissons, parfum des violettes,
Trilles de l’alouette, roulades du merle,
Pluie de soleil, douceur de l’air !
Quand je chantonne ces mots-là, faut-il en dire davantage
Pour ta louange, jour de printemps ? »