samedi 30 mai 2009

Il s'appelait Fritz

D'après une photo de Françoise du Var

Il s’appelait Fritz

Je ne l’entendrai plus chanter sur des mélodies sud-américaines.
Il ne mouillera plus mon plancher en prenant son bain.
Sa place sera désormais toujours propre.
Que vais-je faire maintenant des feuilles de céleri qu’il aimait tant ?
Mon canari est mort ce matin.

mercredi 27 mai 2009

L'Absence


L’Absence

Un vague à l’âme persistant
La gorge qui se serre souvent
Ne plus entendre les longues conversations téléphoniques
Avoir la maison pour nos besoins uniques
Les quelques effets laissés
Souvenirs inutilisés
Nous rappellent à chaque instant
Le départ du dernier enfant

Une place à table qu’on essaie de combler chaque semaine
En y arrivant à peine
Une robe de chambre suspendue dans la penderie
Rappelle les beaux samedis d’été flânant sur la galerie
Les photos qu’on ne veut plus voir
Parce qu’elles renouvellent le désespoir
D’avoir perdu pour toujours
Ce qui était un grand amour

Les dimanches soir après le souper en famille
Le départ de mes garçons et de mes filles
Font que chaque lundi j’ai peine
À débuter la semaine
Un téléphone, un message sur le répondeur
Un courriel et me voilà de bonne humeur
(septembre 2007)

L’absence d’un enfant, d’un amour,
L’absence est la même…
Quand on a dit je t’aime un jour
Le silence est le même

Serge Reggiani

mercredi 20 mai 2009

Danaé aime les bulles


Danaé aime les bulles

Délicates petites bulles
Qui éclatez à peine formées
Grandes ou minuscules
Vous mystifiez Danaé

Nous n’existons vraiment que par ces petits êtres
Qui dans tout notre cœur s’établissent en maîtres
Qui prennent notre vie et ne s’en doutent pas
Et n’ont qu’à vivre heureux pour n’être point ingrats

Émile Augier

mercredi 13 mai 2009

Les jeunes aujourd'hui


Les jeunes aujourd’hui

Cet après-midi, nous sommes allés reconduire ma petite-fille de dix-sept ans à l’aéroport. Avec une vingtaine d’élèves de sa classe, Ingrid s’envolait sur les ailes d’Air France pour un voyage de dix jours en Tunisie.

Assise à une table, en regardant cette belle jeunesse pleine de vie et de fébrilité à l'approche du départ, je pensais : quelle différence avec mes dix-sept ans à moi ! Les voyages outremer, alors, n’étaient accessibles qu’aux riches. Dans mon village, seuls le dentiste et son épouse étaient allés en Europe et c’était tout un exploit. Quant à moi, je travaillais dans une manufacture avec pour seules vacances quelques jours dans la parenté à la campagne.

On dit qu’aujourd’hui la vie n’est pas facile pour les jeunes, qu’ils doivent se dépasser, que la compétition est féroce. Mais tout compte fait, je ne suis pas sûre que c’était mieux avant. De nos jours, les jeunes ont la possibilité de s’instruire, de voyager, ils ont leur iPod, leur téléphone cellulaire, leur ordinateur et plusieurs ont même leur propre voiture. Non, je ne suis pas sûre que c’était mieux avant.

mercredi 6 mai 2009

Je ne sais pas encore


Je ne sais pas encore

Je ne sais pas encore
Après tant d’années de yoga
Être à l’écoute de mon corps
Pour qu’il ne s’épuise pas

Je ne sais pas encore
Aller l’âme légère
Sans inquiétudes ni remords
Le lot de bien des mères

Je ne sais pas encore
Dire non aux importuns
Malgré bien des efforts
Suis sensible pour chacun

Je ne sais pas encore
Pourquoi quand arrive un malheur
Comme ironie du sort
Il est suivi de plusieurs

Je ne sais pas encore
À quoi rime la vie
Et pourquoi la mort
Et toutes ces maladies

Je ne sais pas encore
Bien des choses m’échappent
Mais je sais l’amour plus fort
Que tous ces aléas