mercredi 25 mars 2009

La chaise berçante de papa

(Acrylique sur toile cartonnée)

La chaise berçante de papa

Dans la famille de mon père, on aimait se bercer. La grande maison ancestrale possédait des berceuses dans toutes les pièces. Quand mon père vint habiter à la ville, il emporta de chez lui une chaise berçante large et robuste faite à la main.

Ayant hérité de ce goût génétique pour la berçante, je prenais plaisir à calmer la marmaille surexcitée en chantant les succès de la chansonnette française. La chaise pouvait accueillir jusqu’à six enfants, sur moi, à côté, sur les bras et debout sur les berceaux. Ce qui permettait à ma mère de travailler en paix une bonne demi-heure.

Comme moi, mes frères et sœurs ont encore bien présent à l’esprit, ce souvenir. Pour mon cinquantième anniversaire de naissance, ils m’ont écrit une chanson sur l’air de « Céline » d’Hugues Aufray, dont un couplet relate ces moments :

« Mais oui Solange,
tu nous as bien bercés
et tu nous as chanté des chants pour nous calmer
lorsqu’on était un peu agités
ou lors de nos longues randonnées. »

Voilà, c’était l’histoire d’une vieille chaise berçante qui termina sa vie sur la galerie d’un modeste chalet au nord de Montréal.

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Large, robuste et confortable
Avec l’étiquette « fabrication maison »
Elle trônait dans la salle familiale
Où mon père calmait ses tensions

Les jours de pluie et de grisaille
Quand les enfants se crêpaient le chignon
Maman disait pour calmer la marmaille :
Ma grande, berce-les donc

Autour de moi dans la berceuse
À cinq ou six, on s’installait
Chantant complaintes, balades ou berceuses
Les plus jeunes s’endormaient

Malgré tout ce temps passé
Le souvenir est resté en nous
Et la chaise paternelle s’en est allée
Finir ses jours je ne sais où

mercredi 18 mars 2009

Le printemps


L’oiseau bleu

Il s’est installé sur une branche de mon tilleul
Exhibant son beau plumage sur l’arbre dégarni
Comme une apparition sortie de son linceul
Il osa quelques notes au son appauvri

Je connais par coeur

Je connais par cœur
Le bruit de la neige qui s’épuise en gros sel
La sève de l’érable qui tombe goutte à goutte dans le sceau
Le pépiement des oiseaux dans le gazon retrouvé

Je connais par cœur
La joie de marcher en souliers sur les trottoirs dégagés
Le plaisir de porter des vêtements légers
D’ouvrir les fenêtres pour aérer après cinq mois enfermés

Je connais par cœur
La caresse du soleil sur ma peau blanchie
La senteur des lilas et le muguet qui sort de terre
Je connais par cœur tout cela
Mais chaque année, c’est comme la première fois

mercredi 11 mars 2009

La légende du cheval blanc


La légende du cheval blanc

Sur un cheval blanc, je t’emmènerai
Défiant le soleil et l’immensité
Dans des marais inconnus des dieux
Loin de la ville uniquement nous deux

Et des milliers de chevaux sauvages
Feront un cercle pour nous isoler
N’entends-tu pas toutes les guitares
Criant de joie dans la chevauchée

Sur un cheval blanc, je t’emmènerai
Défiant le soleil et l’immensité
Dans des marais inconnus des dieux
Loin de la ville uniquement nous deux

Pourtant, je sais que ce n’est qu’un rêve
Pourquoi faut-il que ce ne soit qu’un rêve
Mais l’hymne à l’amour je l’entends déjà
J’entends déjà son alléluia, léluia, léluia

Claude Léveillée

mercredi 4 mars 2009

Vivement le mois de mai

Voici ma dernière peinture sur l'hiver pour cette année.
J'aime l'hiver et ses sports stimulants, mais après trois mois et demi...

Vivement le mois de mai

Samedi matin ensoleillé de février
Je sors me promener
Et acheter mon journal préféré
Les trottoirs sont glacés
Les petites rues mal déblayées
Il fait un vent à tout arracher
Qui me gèle le nez et les extrémités
Courir pour me réchauffer, c’est risqué
Vlan ! Me suis allongée sur la chaussée
Heureusement rien de cassé
Juste l’orgueil malmené
Je suis rentrée enragée
Vivement qu’arrive le mois de mai

Si j’étais un arbre ou une plante, je sentirais la douce influence du printemps. Je suis un homme… Ne vous étonnez pas de ma joie.

Auteur chinois anonyme (XIe siècle).