mercredi 17 juin 2009

Emmène-moi au bout du monde

(D'après une photo de meretnature)

Emmène-moi au bout du monde

Emmène-moi au bout du monde
Emmène-moi comme autrefois
Emmène-moi rien qu’une seconde
Est-ce si loin tout ça pour toi ?
Pourquoi faut-il que dans la vie
Il soit des jours où c’est fini,
Pourquoi faut-il que dans ma vie
Ce soit toi qui me l’aies appris ?

Souviens-toi le dimanche
On regardait passer
Ceux qui avaient de la chance
Ceux qui ne sont pas pressés
Ceux qui ne sont pas à pied
On se contentait d’un banc
Ou d’un carré de pelouse
Et tu me disais : viens-t’en,
Mais moi je regardais ta blouse
Quels beaux dimanches c’étaient
Et l’on s’aimait et l’on s’aimait

Une fois de temps en temps
Un cinéma de quartier
Après c’était le restaurant
Oubliant les cafés
Envahis et troublés
En revenant chez nous
Pas un mot entre nous
On se retrouvait très loin
Je crois tout au bout du monde
On s’oubliait très loin
À peine quelques secondes

Emmène-moi au bout du monde
Emmène-moi comme autrefois
Emmène-moi rien qu’une seconde
Est-ce si loin tout ça pour toi ?
Pourquoi faut-il que dans la vie
Il soit des jours où c’est fini,
Pourquoi faut-il que dans ma vie
Ce soit aujourd’hui jeudi ?


Claude Léveillée

mercredi 10 juin 2009

Cinq petits bonheurs


Cinq petits bonheurs

J’ai été taguée par Marguerite-Marie
Il s’agit de nommer cinq petits bonheurs

J’aime par un beau soir d’été à la campagne
M’installer confortablement et regarder le ciel parsemé d’étoiles

J’aime visiter les cimetières des petits villages
Voir les noms, les dates sur les pierres tombales
Et imaginer la vie de ces personnes à leur époque

J’aime, après une longue marche, une randonnée à vélo ou à patins à roues alignées,
Revenir fatiguée, mais satisfaite de pouvoir encore le faire

J’aime après une belle journée d’hiver passée au grand air
Me retrouver le soir dans un pyjama confortable
Et me sentir engourdie par la chaleur de la maison

J’aime savoir que tous ceux que j’aime
Sont heureux et en santé

Bien d’autres choses font mon bonheur, mais j’en ai déjà parlé ou en parlerai sur mon blogue.

Je ne tague personne, mais libre à vous si vous êtes intéressés.

mercredi 3 juin 2009

Fait divers


Fait divers

La semaine dernière, une femme de 67 ans a été assassinée par trois jeunes voyous qui voulaient lui voler son sac à main. Les enfants de cette dame, qui a travaillé toute sa vie et qui commençait seulement à en profiter, demandent une peine exemplaire.

Mais voilà que s’élèvent des voix pour excuser ces pauvres jeunes. Leurs amis disent qu’ils n’ont pas eu de chance, que c’est un mauvais coup qui a mal tourné, qu’elle a résisté au lieu de se laisser faire. Qui peut dire quelle réaction il aurait lors d’une agression ? N’est-ce pas un réflexe normal de se défendre ?

Un chroniqueur de La Presse a comparé ce meurtre gratuit à un incident survenu dans sa polyvalente, alors qu’un jeune s’était fait tabasser par un dur de l’école qui aujourd’hui est devenu un honorable agent d’immeubles. La comparaison est boiteuse. Il y a toute une différence entre une bagarre d’écoliers et des vauriens qui battent une vieille dame à mort.

Un spécialiste est même allé dire à la radio qu’il y a des jeunes qui gèrent mal leur montée de testostérone.

Je veux bien qu’il y ait réhabilitation, mais il faut d’abord qu’il y ait punition. Sinon quel message envoie-t-on aux jeunes ? Le message que dans la Belle Province, les petites vieilles de 67 ans n’ont pas une grande valeur. Jeunes fous, frappez, libérez-vous de votre surplus de testostérone, de toute façon vous êtes appelés à un brillant avenir dans l’immobilier.


Pourquoi s’en prendre à la flèche, quand le tireur est présent ?
(Maxime indienne)

samedi 30 mai 2009

Il s'appelait Fritz

D'après une photo de Françoise du Var

Il s’appelait Fritz

Je ne l’entendrai plus chanter sur des mélodies sud-américaines.
Il ne mouillera plus mon plancher en prenant son bain.
Sa place sera désormais toujours propre.
Que vais-je faire maintenant des feuilles de céleri qu’il aimait tant ?
Mon canari est mort ce matin.

mercredi 27 mai 2009

L'Absence


L’Absence

Un vague à l’âme persistant
La gorge qui se serre souvent
Ne plus entendre les longues conversations téléphoniques
Avoir la maison pour nos besoins uniques
Les quelques effets laissés
Souvenirs inutilisés
Nous rappellent à chaque instant
Le départ du dernier enfant

Une place à table qu’on essaie de combler chaque semaine
En y arrivant à peine
Une robe de chambre suspendue dans la penderie
Rappelle les beaux samedis d’été flânant sur la galerie
Les photos qu’on ne veut plus voir
Parce qu’elles renouvellent le désespoir
D’avoir perdu pour toujours
Ce qui était un grand amour

Les dimanches soir après le souper en famille
Le départ de mes garçons et de mes filles
Font que chaque lundi j’ai peine
À débuter la semaine
Un téléphone, un message sur le répondeur
Un courriel et me voilà de bonne humeur
(septembre 2007)

L’absence d’un enfant, d’un amour,
L’absence est la même…
Quand on a dit je t’aime un jour
Le silence est le même

Serge Reggiani

mercredi 20 mai 2009

Danaé aime les bulles


Danaé aime les bulles

Délicates petites bulles
Qui éclatez à peine formées
Grandes ou minuscules
Vous mystifiez Danaé

Nous n’existons vraiment que par ces petits êtres
Qui dans tout notre cœur s’établissent en maîtres
Qui prennent notre vie et ne s’en doutent pas
Et n’ont qu’à vivre heureux pour n’être point ingrats

Émile Augier

mercredi 13 mai 2009

Les jeunes aujourd'hui


Les jeunes aujourd’hui

Cet après-midi, nous sommes allés reconduire ma petite-fille de dix-sept ans à l’aéroport. Avec une vingtaine d’élèves de sa classe, Ingrid s’envolait sur les ailes d’Air France pour un voyage de dix jours en Tunisie.

Assise à une table, en regardant cette belle jeunesse pleine de vie et de fébrilité à l'approche du départ, je pensais : quelle différence avec mes dix-sept ans à moi ! Les voyages outremer, alors, n’étaient accessibles qu’aux riches. Dans mon village, seuls le dentiste et son épouse étaient allés en Europe et c’était tout un exploit. Quant à moi, je travaillais dans une manufacture avec pour seules vacances quelques jours dans la parenté à la campagne.

On dit qu’aujourd’hui la vie n’est pas facile pour les jeunes, qu’ils doivent se dépasser, que la compétition est féroce. Mais tout compte fait, je ne suis pas sûre que c’était mieux avant. De nos jours, les jeunes ont la possibilité de s’instruire, de voyager, ils ont leur iPod, leur téléphone cellulaire, leur ordinateur et plusieurs ont même leur propre voiture. Non, je ne suis pas sûre que c’était mieux avant.