vendredi 11 janvier 2008
Si j'ai blessé quelqu'un...
Si j’ai blessé quelqu’un…
Quand j’ai commencé à faire du pastel, j’ai voulu écrire ce que représentait pour moi le dessin. Mon pastel précédent me faisait penser à un départ. Comme je suis mariée depuis bientôt quarante-quatre ans, je ne pouvais pas parler d’un départ amoureux. J’ai alors pensé au départ de mes enfants.
Dès la naissance de mon premier enfant, j’ai décidé que je resterais à la maison pour élever mes enfants. J’ai subi l’opprobre de toutes ces nouvelles femmes émancipées qui me laissaient entendre que j’étais dépendante et entretenue. C’était au point où je ne savais plus quoi écrire quand on me demandait ma profession : « ménagère ».
Alors bien sûr, quand mes enfants sont partis, le choc a été grand. C’était mon œuvre, le travail et l’amour de toute ma vie.
Une génération me sépare des femmes d’aujourd’hui qui voient partir leurs enfants. Elles ont un emploi, plusieurs les élèvent seules, les conditions ne sont pas les mêmes. Je ne doute pas que leur amour maternel soit comparable au mien.
À soixante-cinq ans, je veux pouvoir écrire mes émotions au même titre que les plus jeunes, parce que mes intentions ne sont pas de blesser, mais de m’affirmer en tant qu’être humain pendant qu’il est encore temps.
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15 commentaires:
Oups! Juste au cas où c'est moi que vous auriez cru blesser, Solange, soyez assurée qu'il n'en est rien! Et même si je n'éprouve pas les mêmes émotions au départ de mes enfants que celles que vous avez éprouvéees à celui des vôtres, je peux fort bien compâtir à ce que vous avez ressenti alors.
Je suis rassurée de voir que ce n'est pas le cas pour toi. Mais peut-être que d'autres se sont sentis visés, alors j'aimais mieux faire une mise au point tout de suite. Merci de ton empathie.
Moi, Solange, je sais que tu sais à quel point le départ de mes enfants m'a fait mal. Je veux leur liberté, je leur ai donné leur autonomie, je leur souhaite de réaliser leurs rêves, mais je trouve difficile leur départ, car ils n'habitent pas la même ville que moi.
Je ne vois ma fille que trois fois par année, c'est très peu, la même chose pour mon fils, alors c'est un déchirement à chaque départ.
Je suis restée aussi à la maison dans la première enfance de mes enfants, par la suite je suis retournée sur le marché du travail, mais je peux te dire rétrospectivement que les moments passés avec mes enfants quand ils étaient en bas âge, ont été les moments les plus beaux de ma vie.
C'est moi qui ai vu leurs premiers pas, leurs premiers sourires, leurs premières finesses et non une gardienne.
Je ne juge pas celles qui font garder leurs enfants à chacun ses choix et je respecte cela, je donne seulement mon partage face à ton texte, ma belle amie.
Tes pastels sont magnifiques, merci de nous les partager.
Bon samedi et bisous. xxxxxx
C,est très touchant de voir ce dessin-là sous ce titre-là pour accompagner ce texte-là. Je l'exprime un peu maladroitement, mais je trouve qu'il y a toujurs chez vous une belle harmonie du texte et du dessin, il se mettent mutuellement en valeur, et c'est particulièrement vrai cette fois-ci. Vous avez vraiment l'art de créer des contextes, et je suis très heureuse d'avoir découvert votre blog :)
Rosie, après les Fêtes que tu as passées,je comprends que tu sois nostalgique.Bon samedi à toi aussi.
Encre,je te remercie, j'ai beaucoup de plaisir à le faire et ça force l'imagination.
Je découvre par hazard votre blog ce soir d'insomnie. Je ne suis pas encore maman,je n'ai que 23 ans mais vous ne pouvez pas savoir comme ce que vous dites me touche.
Je suis de la nouvelle génération, celles des femmes qui n'ont pour la plupart pas d'autre choix que celui de travailler. Et pourtant je suis touchée vraiment émue par vos échanges. Tous les enfants aimeraient être aimés comme les votres mesdames et je souhaite aimer mes futurs enfants de la même manière. Evidemment un départ on ne le ressent pas de même façon suivant ce qui nous occupe après mais quand même ce qui est essentiel à un être humain c'est l'amour et sans doute l'amour suprême est celui que l'on porte à son compagnon ou mari et ses enfants. Pendant les fêtes, mon fiancé et moi avons perdu deux membres de notre famille. Douloureuses fêtes... Surtout que cette année nous avons vu disparaitre 6 personnes de notre famille en tout. Et bien ce qui me raccroche à la vie c'est lui, mon fiancé. Et je me dis que si je ne l'avais pas ce serait mes enfants(à venir...). Alors oui, ça n'est pas un deuil le départ de ses enfants mais c'est le deuil d'une belle période de calins quotidiens, de complicité de tous les jours, de gestes au réveil, de sons, d'odeurs... Heureusement ça laisse la place à de nouvelle choses très belles aussi et bien souventla maison se ré emplit de nouveaux sons, de nouvelles odeurs, celles des petits enfants. Mesdames, pour nous aussi les enfants c'est dur de partir pour toutes ces bonnes choses, le bruit inimitable de notre maman quand elle fait la vaisselle, le bruit de ses talons dans les escaliers,l'odeur de papounet le matin, les mots doux secrets de papa et maman... Il est temps de partir à un moment. C'est un besoin vital pour qu'on ne finisse pas par s'étouffer mais nous aussi devons faire le deuil de tout cela.
Petites mamans que vous êtes, peu importe la distance, peu importe le nouveau quotidien, les paroles que l'on a ou que l'on regrette de ne pas avoir, vous nous avez construits et grace à vous nous avons la force de prendre notre envol et rien au monde ne peut ôter une maman d'un coeur d'enfant.
je précise: insomnie car je vis en France et chez nous il est 02H27...
Juste un p'tit coucou en passant ma belle amie, pour te souhaiter une belle journée.
Bon samedi et bisous xxxxx
Pouponnette,ton commentaire m'a beaucoup émue,j'espère pour toi que la nouvelle année sera plus réjouissante, avec l'amour on surmonte bien des choses. Je te souhaite la bienvenue sur mon blogue. J'aurai toujours plaisir à te lire.
Mon p'tit bonjour de début de semaine, ma belle amie.
Bon lundi et bisous de ta p'tite cousine du Québec.
Un p'tit coucou bien amical en passant, passe une belle journée, ma belle amie.
Bon mardi et bisous de ta p'tite cousine du Québec.
Un p'tit bonjour en passant.
Bon mercredi et bisous. xxxxx
Tu n'as pas à t'excuser de la vie que tu as choisie. Tu as vécu la plus belle en restant avec tes enfants que tu as vu grandir. Je suis convaincue que beaucoup de mères aimeraient vivre ainsi, moi c'est certain, je l'aurais bien apprécié.
Bonjour, Solange.
Quelle fine illustration...aussi fine que tes mots sont vrais.
J'adhère avec émotio à ton dernier paragraphe.
C'est un bouquet d'espoir pour bien d'autres.
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