jeudi 11 octobre 2007

Le Rital de l'aéroport

(l'acteur français Philippe Noiret)


Le Rital de l’aéroport

Curieux comme des faits anodins peuvent refaire surface régulièrement dans nos activités quotidiennes. Bien souvent, quand je nettoie la cage de mon canari, je repense à cet Italien qui nous avait accostés à l’aéroport Charles-de Gaulle en 2002. Pour mes soixante ans, Éric m’avait offert un voyage d’une semaine à Paris avec Normand, et Gabriel, lui, me donnait un canari, connaissant mon penchant pour les oiseaux.

Nous avons profité de ce séjour au maximum. Toute une semaine à marcher Paris dans tous les sens. Mais souvent, je pensais à mon oiseau, je me demandais s’il avait commencé à chanter, si Gabriel s’en occupait bien.

Le matin de notre retour, à l’aéroport, un Italien se présente à nous, sachant que nous attendions le vol pour Montréal. Il nous dit que sa femme était en visite chez leur fille à Montréal et qu’elle souffrait du cœur. Elle prend des médicaments, mais il lui en manque et il nous demande si nous voulons bien lui en apporter, sa fille viendrait les chercher chez nous. Nous sommes un peu réticents. S’il s’agissait de drogue, ou de quelque manigance et qu’on se faisait prendre aux douanes ? Il voit notre hésitation et commence à nous parler de lui et de sa famille pour nous rassurer.

Il avait travaillé toute sa vie au Moulin Rouge comme placier, rentrait tard la nuit, sa femme restait à la maison, s’occupait des enfants. Il avait beaucoup de reconnaissance envers elle, parce qu’elle avait été compréhensive étant donné son travail dans une boîte de danseuses nues et peut-être aussi pour quelques excès.

Nous avons pris les médicaments et lui, parti sur sa lancée continuait à raconter sa vie. C’est seulement à l’appel de notre vol que nous nous en sommes débarrassés.

De retour chez nous, Normand a téléphoné à son épouse pour qu’on vienne récupérer les médicaments. Et pendant cet appel, moi je nettoyais la cage de Picolo. C’est pourquoi maintenant, quand je nettoie la cage du canari, il m’arrive souvent de penser à cet événement.


Tant d’intérêts pour des personnes que je ne connais pas, que je ne reverrai jamais et qui font partie d’un petit bout de ma vie.

3 commentaires:

Une femme libre a dit…

J'adore Philippe Noiret et j'ai touchée par sa mort récente. Un homme qui avait autant de classe, de grandeur que de simplicité.

Anonyme a dit…

Oh... Une drôle d'histoire à l'aéroport.

herbert a dit…

Bonjour, Solange.

Oui, il y a des circonstances étranges et fortuites qu'on ne peut oublier...
Le hasard a-t-il ses secrets?

Bonne journée et merci.
Je t'embrasse.