lundi 25 mai 2015

La maison de campagne

Acrylique

Je remets cette publication de septembre 2007 parce que je me suis fracturé une vertèbre et que je ne peux rester longtemps assise dans la même position.

La maison de campagne

J’ai dix ans et comme à chaque année pour les vacances, mon père nous amène à la campagne dans sa maison natale.  C’est une maison tricentenaire.  En partant du village, on y accède par un petit chemin à travers champs.

Soudain, elle apparaît, vieille maison en bois plusieurs fois refaite, mais elle a gardé ses portes basses et ses fenêtres à persiennes nommées familièrement « jalousies ».  Elle possède une grande galerie à l’avant, mais c’est toujours par le côté que nous entrons.

Nous arrivons dans la cuisine d’été, il y a un poêle à bois, la table et les chaises ont été confectionnées par l’habitant et peintes en brun.  Il y a une rangée de vieilles chaises berçantes le long du mur côté sud et près de la fenêtre la grosse berceuse de mon oncle d’où il surveille les mouvements de la mer et les variations de la météo.

Cette maison est immense, comme les familles.  À part la cuisine d’été, elle possède une grande cuisine, c’est la salle de réunion familiale, un salon avec un vieux piano à queue, des photos d’ancêtres sur les murs et un certificat attestant la donation de ces terres par Samuel de Champlain.  Trois chambres complètent le rez-de-chaussée.

À l’étage quatre grandes chambres avec des meubles anciens et sur les lits, de belles catalognes et courtes pointes faites par les femmes de la maison.  Un grenier complète le tout.  Dans ce grenier où nous allons parfois les jours de pluie, quatre rouets qui s’ennuient de leurs années actives, de vieilles malles remplies de linge et de souvenirs et aussi des objets anciens dont on ne se sert plus.

Tous les mercredis, tante Lucie chauffe le poêle à blanc et fabrique son pain pour la semaine dans le fournil derrière la cuisine d’été.  Ce jour-là, nous avons droit à une bonne tartinade de pain frais.

Autour de la maison, quelques jeunes arbres et des fleurs.  À l’ouest un grand jardin, à l’arrière, un poulailler et un peu plus bas à l’est en allant vers l’étable, quelques cochons.

C’est un endroit de rêve pour des enfants de la ville.  Je comprends mon père d’avoir eu toute sa vie le mal de son coin de pays.

Cette maison renferme plein de souvenirs heureux et malheureux.  Elle fut témoin de nombreux mariages, décès et naissances.

Ah !  si les murs pouvaient parler, ils en auraient long à raconter.


dimanche 17 mai 2015

Un rêve de bonheur

Pastel

Un rêve de bonheur

Un rêve de bonheur qui souvent m’accompagne,
C’est d’avoir un logis donnant sur la campagne,
Près des toits, tout au bout du faubourg prolongé
Où je vivrais ainsi qu’un ouvrier rangé.

C’est là, me semble-t-il, qu’on ferait un bon livre ;
En hiver, l’horizon des coteaux blancs de givre ;
En été, le grand ciel et l’air qui sent les bois ;
Et les rares amis qui viendraient quelques fois,
Pour me voir, de très loin pourraient me reconnaître,
Jouant du flageolet, assis à ma fenêtre.

François Coppée

mercredi 6 mai 2015

L’amour s’impose

Pastel

L’amour s’impose

L’amour s’impose à tous les âges,
Mais il n’est bon dans sa fureur,
Comme aux prairies de mai l’orage,
Qu’aux jeunes âmes de candeur.

Ses brusques pluies les rafraichissent,
Les renouvellent, les mûrissent,
Et la puissante vie produit
De douces fleurs, de riches fruits.

Alexandre Pouchkine

dimanche 26 avril 2015

Je ne sais pas encore

Pastel

Je ne sais pas encore

Je ne sais pas encore
Après tant d’années de yoga
Être à l’écoute de mon corps
Pour qu’il ne s’épuise pas

Je ne sais pas encore
Aller l’âme légère
Sans inquiétudes ni remords
Le lot de bien des mères

Je ne sais pas encore
Dire non aux importuns
Malgré bien des efforts
Suis sensible pour chacun

Je ne sais pas encore
Pourquoi quand arrive un malheur
Comme ironie du sort
Il est suivi de plusieurs

Je ne sais pas encore
À quoi rime la vie
Et pourquoi la mort
Et toutes ces maladies

Je ne sais pas encore
Bien des choses m’échappent
Mais je sais l’amour plus fort
Que tous ces aléas

Solange Raymond

mardi 14 avril 2015

L’amour est la fleur du printemps

Pastel

L’amour est la fleur du printemps

L’amour est la fleur du printemps de la vie ; toute fleur se fane.
Plusieurs changent le bouquet, parfois le vase qui le contenait ;
Les bouquets d’été et d’automne ont rarement l’éclat et surtout pas la nouveauté des fleurs du printemps.
Mais le souvenir d’un beau bouquet reste.

Ernest Ouellet

dimanche 29 mars 2015

Après l'hiver

Pastel

Après l'hiver

N’attendez pas de moi que je vais vous donner
Des raisons contre Dieu que je vois rayonner ;
La nuit meurt, l’hiver fuit ; maintenant la lumière,
Dans les champs, dans les bois, est partout la première.
Je suis par le printemps vaguement attendri.
Avril est un enfant, frêle, charmant, fleuri ;
Je sens devant l’enfance et devant le zéphyre
Je ne sais quel besoin de pleurer et de rire ;
Mai complète ma joie et s’ajoute à mes pleurs.
Jeanne, Georges, accourez, puisque voilà des fleurs.
Accourez, la forêt chante, l’azur se dore,
Vous n’avez pas le droit d’être absents de l’aurore.
Je suis un vieux songeur et j’ai besoin de vous,
Venez, je veux aimer, être juste, être doux,
Croire, remercier confusément les choses,
Vivre sans reprocher les épines aux roses,
Être enfin un bonhomme acceptant le bon Dieu.
Ô printemps ! bois sacrés ! ciel profondément bleu !
On sent un souffle d’air vivant qui vous pénètre,
Et l’ouverture au loin d’une blanche fenêtre ;
On mêle sa pensée au clair-obscur des eaux ;
On a le doux bonheur d’être avec les oiseaux
Et de voir, sous l’abri des branches printanières,
Ces messieurs faire avec ces dames des manières.

Victor Hugo, 26 juin 1878

dimanche 22 mars 2015

Guardalavaca, Cuba

Enfin l'été

Visite des alentours en calèche

Habitations cubaines

École primaire

Belle d'autrefois

La mer

La plage

Les vacanciers sont rois

Soleil couchant

Au revoir Cuba

Retour chez nous

Encore de la neige et du froid