Au cours d’une balade Il y a toujours un banc Un petit coin offert Pour arrêter le temps Perdu au fond d’un bois Ou calme près d’un étang Un banc pour ne penser à rien Pour regarder l’eau en mouvement Banc oublié au fond du jardin Où viennent jacasser les oiseaux Recouvert de neige en hiver Semblant s’ennuyer d’un si long repos.
Maintenant, plus d’azur clair, plus de tiède haleine, Plus de concerts dans l’arbre aux lueurs du matin : L’oeil ne découvre plus les pourpres de la plaine Ni les flocons moelleux du nuage argentin. Les rayons ont pâli, leurs clartés fugitives S’éteignent tristement dans les cieux assombris. La campagne a voilé ses riches perspectives. L’orme glacé frissonne et pleure ses débris. Adieu soupirs des bois, mélodieuses brises, Murmure éolien du feuillage agité. Adieu dernières fleurs que le givre a surprises, Lambeaux épars du voile étoilé de l’été. Le jour meurt, l’eau s’éplore et la terre agonise. Les oiseaux partent. Seul, le roitelet, bravant Froidure et neige, reste, et son cri s’harmonise Avec le sifflement monotone du vent. Nérée Beauchemin, Les floraisons matutinales
Oui, les illusions dont toujours je me berce En vain leurrent mon cœur d'un espoir décevant ; Impassible et cruel le monde les disperse, Ainsi que des brins d'herbe emportés par le vent. Et moi, me rattachant à ma fortune adverse, J'étouffe dans mon sein tout penser énervant ; Malgré mon désespoir et les pleurs que je verse, Je crois à l'avenir, et je marche en avant ! Pour soutenir ma foi, j'affronte le martyre Des sarcasmes que jette une amère satire À mon rêve d'amour le plus pur, le plus cher ! On peut tailler le roc, faire mollir le fer, Fondre le diamant, dissoudre l'or aux flammes, Mais on ne fait jamais plier les grandes âmes ! Louise Colet
S’asseoir tous deux au bord d’un flot qui passe, Le voir passer ; Tous deux, s’il glisse un nuage en l’espace, Le voir glisser ; À l’horizon, s’il fume un toit de chaume, Le voir fumer ; Aux alentours, si quelque fleur embaume, S’en embaumer ; Si quelque fruit, où les abeilles goûtent, Tente, y goûter ; Si quelque oiseau, dans les bois qui l’écoutent, Chante, écouter... Entendre au pied du saule où l’eau murmure L’eau murmurer ; Ne pas sentir, tant que ce rêve dure, Le temps durer ; Mais n’apportant de passion profonde Qu’à s'adorer ; Sans nul souci des querelles du monde, Les ignorer ; Et seuls, heureux devant tout ce qui lasse, Sans se lasser, Sentir l'amour, devant tout ce qui passe, Ne point passer !
René-François Sully Prudhomme (1839-1907) J'ai reçu un beau présent d'une amie blogueuse qui est très habile de ses mains. Merci Claude ! Solange
À quoi jouait-elle cette enfant ? Personne n'en sut jamais rien, On la laissait seule dans un coin Avec un peu de sable blanc. On remarquait bien, certains jours, Qu'elle arquait les bras tels des ailes Et qu'elle regardait loin, très loin, Comme du sommet d'une tour. Mais où s'en allait-elle ainsi Alors qu'on la croyait assise ? Elle-même le sut-elle jamais ? Dès qu'elle refermait les paupières, Elle regagnait le grand palais D'où elle voyait toute la mer. Auteur inconnu
Rouges les feuilles de l’érable Oranges les champignons des bois Jaune le soleil se voile Marron comme le tronc Belles sont les couleurs de l’automne. Il pleut Des feuilles jaunes Il pleut Des feuilles rouges. L’été va s’endormir Et l’hiver va venir Sur la pointe De ses souliers gelés. Anne-Marie Chapautou.
Bonjour ! Je me suis découvert une passion pour le pastel, et pour chaque toile que je peins j'écris un billet d'accompagnement. Comme le plaisir est aussi dans le partage, je vous les offre, tout en connaissant très bien mes limites.